BÉCUNE À BOUCHE JAUNE
Sphyraena viridensis
Corps fusiforme, gris argenté
Partie supérieure des flancs marquée de bandes sombres (env. 20 à 23)
Tête fine et pointue avec mâchoire inférieure proéminente
Joue dépourvue d’écailles au niveau du préopercule
Deux courtes nageoires dorsales
On se souvient encore d’une des dernières plongées aux iles Medes avec ce banc de Barracudas, qu’on aurais dû appeler Bécunes à gueule jaune, mélangé aux Merous, Saupes, Daurade, Thon…. alors apprenons en plus sur ce magnifique poisson.
NOMS
- Barracuda, bécune à gueule jaune, béjaune
- Yellowmouth barracuda (GB), Espeton boca amarilla (E)
- Sphyraena spet (Lacepède, 1803)
Sphyraena vulgaris (Cuvier, 1829)
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE
Méditerranée et Atlantique proche
Méditerranée et Atlantique, depuis Gibraltar jusqu’aux côtes nord-ouest de l’Afrique y compris les Canaries. C’est également l’un des prédateurs pélagiques les plus fréquents des côtes des Açores, qui représentent probablement la limite la plus septentrionale de son aire de distribution.
BIOTOPE
L’espèce fréquente deux biotopes en fonction de l’âge :
– Les juvéniles préfèrent les zones peu profondes. Ils se cachent volontiers dans la semi obscurité des roches (zones portuaires) en marge des herbiers de posidonies afin de fondre sur des proies potentielles. Ils échappent également en ces lieux aux dents de leurs aînés. Leur forme évoque un végétal flottant au gré du courant (feuille de posidonie arrachée).
– Les spécimens adultes, pélagiques, affectionnent néanmoins les tombants, les secs ou les zones côtières, en été comme au début de l’automne. Ils se trouvent dans des eaux d’une profondeur supérieure à une dizaine de mètres, ce qui ne les empêche nullement de croiser en pleine eau, entre 3 et 5 m. Ils peuvent se rencontrer jusqu’à 110 m.
DESCRIPTION
Ce poisson a une allure générale hydrodynamique.
Le corps, fusiforme, gris argenté, possède un ventre plus clair ; les flancs sont rayés de bandes sombres s’élargissant sous la ligne latérale.
Les deux nageoires dorsales, courtes, sont légèrement jaunâtres et la caudale, très échancrée, est bordée de noir.
La première dorsale se trouve très en retrait par rapport à la nageoire pectorale.
La tête, fine possède une mâchoire inférieure proéminente et pointue. La mâchoire supérieure a une faible capacité protractile. La dentition généreuse, en deux rangées, est tournée vers l’intérieur.
Les joues sont dépourvues d’écailles au niveau du préopercule.
L’œil est rond.
Cette espèce peut atteindre jusqu’à 120 cm de long.
ALIMENTATION
Poissons, mollusques, céphalopodes, crustacés figurent au menu de ce chasseur. Aux Açores, l’analyse des contenus stomacaux a révélé que 66 % des restes observés se composent uniquement de poissons. Dans cette zone, la bécune à bouche jaune se nourrit surtout de juvéniles du chinchard Trachurus picturatus, observés dans 82,2 % des estomacs pleins.
REPRODUCTION – MULTIPLICATION
Vraiment peu d’informations disponibles au sujet de cette espèce mais les travaux scientifiques ont démontré qu’elle possède un très faible taux de renouvellement.
DIVERS BIOLOGIE
Différents types d’agrégations ont été observés : petits groupes et individus isolés en hiver, grands bancs en été et en automne répondant à différentes stratégies alimentaires et prédatrices.
La bécune à bec jaune est capable de vives accélérations, elle possède une puissante caudale ; sa vitesse de pointe se situe aux alentours de 44 km/heure.
Cette espèce méridionale est de plus en plus régulièrement observée en bancs par les plongeurs, sur les côtes françaises de Méditerranée.
ORIGINE DES NOMS
Origine du nom français
Bécune, de « bec »
Origine du nom scientifique
Sphyraena : du grec [sphyraena], brochet.
viridensis : du latin [viridis], vert et du suffixe [ensis] signifiant l’origine. Il pourrait y avoir relation avec la description de Cuvier, qui effectue la première description sur la base d’un spécimen qui proviendrait du Cap Vert.
Informations relevées sur le site de la commission biologique de la FFESSM Doris. Yannick Le Merlus